Je viens de parcourir Disjonctions, ce blog qui, miraculeusement, aura survécu plus d'un an. De ce parcours rapide en découle un triste constat : Disjonctions ne sert plus désormais qu'à la publication de beaux portraits de Saki et de quelques citations prélevées parmi mes lectures en cours. Mais rien ou presque plus rien pour jalonner le cheminement de mon existence — de ma vie aurait dit Goethe. Très peu de textes pour refléter les sombres perceptions qui émanent du quotidien. Seul Saki est en mesure de compenser la noirceur que décèle mon regard lorsqu'il s'attarde sur le monde. Un monde en cendres qui absorbent la lumière des jours et poussent Disjonctions vers une pénombre brumeuse, toujours plus dense. Inutile donc de transcrire maladroitement ce que l'obscurité recouvre et rend presque invisible, imperceptible. Cet univers est déjà suffisamment lugubre, alors pourquoi y entasser des mots charbonneux, pourquoi le décrire encore en lettres noires ? Ainsi, Disjonctions ne parlera pas souvent. Il n'a presque plus rien à dire.