23 March 2018

22 March 2018

Summer Salt


21 March 2018

On écrit

 Je viens de lire un entretien donné par Élise Costa, une journaliste free-lance qui travaille pour Slate. J'ai noté au passage, l'une de ses affirmations disant — je cite approximativement — qu'écrire, c'est ne pas laisser passer une seule journée sans avoir composé une page, au minimum, que ce soit sur du papier ou sur un écran. Bien entendu, il y a longtemps que j'ai pris conscience de cela. Je me souviens, entre autres, d'une remarque similaire faite par Peter Handke, dans Essai sur la fatigue, et, surtout, je garde à l'esprit le « pas un jour sans une ligne », proverbe commenté par Pline L’Ancien. C'est parce que je ne me tiens pas à cet exercice quotidien, pourtant si simple à mettre en œuvre, que j'ai autant de difficultés à aligner d'un trait plus d'une centaine de signes. Par ailleurs, je déteste, chaque jour de plus en plus, faire des billets en employant la première personne du singulier. Jonctions était écrit à la deuxième personne du singulier, ce qui m'allait beaucoup mieux sans être pourtant totalement satisfaisant. Reste à essayer les troisièmes personnes du singulier, le « il » et le « on ». Une expérience à tenter qui m'ouvrirait peut-être un passage conduisant vers une écriture auto-fictionnelle à caractère non-narcissique, si possible. J'en souris déjà.

18 March 2018

Cabeza

 Maux de tête au réveil. Toujours pas dissipés, à l'heure qu'il est. Embrouilles récurrentes. Ce billet pour jalonner ma mémoire.

16 March 2018

1.2.3.4.



 Je n'ai fait qu'une seule photographie aujourd'hui. Quand Saki est venu s'installer sur mes jambes, alors que je consultais la timeline d'un de mes comptes Twitter, j'ai saisi le Nikon pour réaliser un selfie. Le hasard a voulu que le compteur du Nikon inscrive le code DSC_1234 au registre numérique des prises de vue. Parfois, le hasard parvient à faire signe. Saki et moi, nous avons su l'interpréter.

It's Raining


11 March 2018

Règle de vie N° 7

 Méditer mûrement une chose avant de la mettre en œuvre : mais une fois ceci fait et alors qu’on en attend l’issue, ne pas s’inquiéter en ne cessant d’en peser les risques possibles. Laisser maintenant l’affaire totalement de côté, exclure la réflexion qui la concerne en se rassurant avec la conviction que tout a été mûrement réfléchi en temps voulu. Arrive néanmoins une vilaine issue : il en ait ainsi parce que toutes choses sont soumises au hasard et à l’erreur.
Arthur Schopenhauer   

09 March 2018

C



 

Suttree

 Parce que je me suis remis à la lecture de romans et d'essais avec beaucoup plus d'intensité qu'auparavant, c'est à dire au cours du mois dernier, je délaisse plus facilement le large siège planté face à l'écran du PC pour le confortable canapé posé près de la porte-fenêtre. Saki a donc moins souvent l'occasion de sauter sur le clavier pour me rappeler qu'il est temps de prendre un repas ou de passer un moment à jouer ensemble. Lorsque se présente, dans le flux de mes lectures, un passage relatif aux chats ou, plus généralement, aux animaux, Saki apprécie que je lui en fasse le récit. C'est ce qui se produit assez fréquemment depuis que je lis Suttree, le merveilleux, sauvage, rugueux et foisonnant roman de Cormac McCarthy, dont voici l'incipit :
 CHER AMI, maintenant qu'aux heures poudreuses et sans horloge de la ville les rues s'étirent sombres et fumantes dans le sillage des arroseuses, et maintenant que les ivrognes et les sans-logis ont échoué à l'abri des murs dans des ruelles ou des terrains vagues, que les chats vont étiques et les épaules saillantes dans les sinistres environs, en ces couloirs de brique pavés ou laqués de suie où les ombres des fils électriques muent en harpe gothique les portes des caves, nul être ne marchera hormis toi.
 Alors, quand il m'arrive, comme ce matin, de lire à voix haute un extrait de Suttree, Saki s'immobilise instantanément, dresse ses belles oreilles et écoute très attentivement.

07 March 2018

Abricotier



 Une photographie prise hier, après avoir acheté plusieurs paquets de Winston au bureau de tabac en prévision des prochains jours de pluie. Le tabac est mitoyen du Ranch, un bar interlope dans lequel se côtoient, depuis la nuit des temps, les vauriens et les étudiants de la faculté de Lettres dont le portail d'entrée se situe une centaine de mètres plus au Nord. Un bar que je ne fréquente plus depuis longtemps maintenant. Je ne suis plus un vaurien. Je ne suis plus un étudiant. Alors, les cigarettes en poche, j'ai longé, en marchant assez rapidement, la rue à sens unique qui conduit du campus universitaire au Carrefour City, parce que, toujours en raison de la pluie annoncée, il nous — Saki et moi — fallait suffisamment de provisions alimentaires pour ne pas avoir à quitter l'appartement pendant cette période. Il était près de 5 PM. Les températures étaient douces, tout comme la lumière micro-perlée d'humidité du soleil couchant. La circulation automobile se faisait de plus en plus intense. Ce que je déteste. J'ai pourtant pris le temps de faire cette photographie, et de fumer une Winston, appuyé des deux coudes par dessus la clôture qui surplombe le petit arpent de vigne. Je venais de remarquer que le vieil arbre fruitier — un abricotier, dans mon souvenir —, qui poussait sur la gauche au pied de la vilaine et blanche bâtisse, avait été scié. C'est ce qui m'a incité à produire cette image. Je voulais la comparer à une photographie faite des années auparavant et que, justement la veille, je publiai sur DOUBLE CARBON. Ici, à Montmerdier, les arbres ne sont absolument pas respectés, pas plus, d'ailleurs, que tout ce qui ne représente aucune valeur marchande aux yeux de l'immense majorité de connards qui peuplent cette cité — celle-ci comme les autres (ne nous faisons pas d'illusions). Le mégot de ma cigarette jeté dans le champ en contrebas, le Nikon rempoché, je suis reparti le long de la rue pour faire ces maudites et pourtant indispensables emplettes. Dans ma tête, montât le vacarme désespérant d'une tronçonneuse.

05 March 2018

Run

04 March 2018

Happy

She says, I forgive you.
She says, are you satisfied now? Is that better? Are you happy? He's happy now, she says.
Raymond Carver, Intimacy, 1989

01 March 2018

Migration

 En ouvrant Disjonctions, moins de deux semaines après avoir ouvert Jonctions, je savais déjà que ce dernier était voué à une fin rapide. J'avais alors l'intuition qu'il me faudrait une nouvelle fois changer d'adresse, soit une manière de suivre les méandres du cours de mon existence et d'échapper ainsi à une situation passée devenue… Je ne sais pas quel qualificatif appliquer ici, puisque "insupportable" me semble bien trop fort, "chaotique" pas très adapté, "ennuyeuse" pas vraiment, "compliquée" me semble finalement le qualificatif qui reflète le mieux les derniers jours passés sur Jonctions. Or, j'ai envie d'avoir la paix, de vivre sereinement en compagnie de Saki sans avoir, en plus, à me justifier quant au contenu de mes billets. Il était donc temps de me replier sur Disjonctions, dont, pour le moment, personne ne soupçonne l'existence. Pour vivre heureux, vivons cachés !