Je viens de lire un entretien donné par Élise Costa, une journaliste free-lance qui travaille pour Slate. J'ai noté au passage, l'une de ses affirmations disant — je cite approximativement — qu'écrire, c'est ne pas laisser passer une seule journée sans avoir composé une page, au minimum, que ce soit sur du papier ou sur un écran. Bien entendu, il y a longtemps que j'ai pris conscience de cela. Je me souviens, entre autres, d'une remarque similaire faite par Peter Handke, dans Essai sur la fatigue, et, surtout, je garde à l'esprit le « pas un jour sans une ligne », proverbe commenté par Pline L’Ancien. C'est parce que je ne me tiens pas à cet exercice quotidien, pourtant si simple à mettre en œuvre, que j'ai autant de difficultés à aligner d'un trait plus d'une centaine de signes. Par ailleurs, je déteste, chaque jour de plus en plus, faire des billets en employant la première personne du singulier. Jonctions était écrit à la deuxième personne du singulier, ce qui m'allait beaucoup mieux sans être pourtant totalement satisfaisant. Reste à essayer les troisièmes personnes du singulier, le « il » et le « on ». Une expérience à tenter qui m'ouvrirait peut-être un passage conduisant vers une écriture auto-fictionnelle à caractère non-narcissique, si possible. J'en souris déjà.